Il m’a fallu faire des choix difficiles

Sandia Karima Boina M. Vitali

Je suis allée à la rencontre de ma nouvelle vie, dans des pays froids et lointains.

A mes débuts, je vous ne le cache pas, j’étais à la fois heurtée et à la fois attirée par la culture occidentale et, pour ne pas me perdre dans cet éblouissement, mon choix, conscient ou pas, fut de résister à toute tentative d’assimilation hâtive.

J’avais besoin de dénouer certains nœuds pour libérer mon esprit en proie à une grande confusion à ce moment-là. 

Dans l’intervalle, je ne voulais pas faire l’amalgame entre me réfugier dans ma communauté ou m’imprégner des coutumes et mœurs propres à mon pays d’accueil, la France, dans le souci d’une meilleure intégration. 

Face à ce déracinement total, bouleversée, j’ai serré les dents en optant pour une autre trajectoire susceptible de m’aider à explorer des nouvelles manières d’évoluer en vue d’une autre vie.

A bout de force, j’ai eu souvent envie de baisser les bras mais je me suis dit 

pourquoi pleurer si j’ai la force de serrer les points dans ma poche ?

Il m’a fallu faire des choix difficiles, j’ai dû renoncer à des personnes que j’aimais, à mes attaches familiales, culturelles, sociales et environnementales.

J’ai mis du temps à couper le cordon ombilical. 

Même dans l’obscurité, « Les îles de la lune » n’est pas un pays qu’on laisse aussi facilement derrière soi.

Mon histoire avec les îles Comores, c’est comme un fœtus mal placé dans le ventre de sa mère qui, au moindre faux mouvement, meurt.

C’est paradoxal, mais finalement, la vie, un rien la malmène, un mieux la mène et un meilleur la façonne. 

Extrait du livre de Sandia Karima Boina M. Vitali

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