J’ai pu aller à la rencontre de mon autre moi.

Sandia Karima Boina

Je reconnais la force de ma persévérance et de ma pugnacité mais je pense sincèrement que je n’aurais jamais pu me réaliser, me solidifier et me reconstruire durant ce voyage à la Martinique sans la main tendue de deux belles personnes qui m'ont accueillie chez elles.

J'ai surtout énormément de la gratitude envers un grand homme exceptionnel qui m'a aidée à conceptualiser mon immersion totale dans ce beau pays tropical des Caraïbes.

Oui ! A lui, va ma gratitude. Je suis extrêmement ravie que nos chemins se soient croisés. Merci à notre créateur, merci à nos âmes. (…) 

Quant à mes rapports aux autres, je reste toujours moi-même, communicative, joviale et naturelle.

En effet, je vais vers l'autre avec la force et la faiblesse d'un être humain, d'une femme et d'une mère. Je suis une personne qui a beaucoup de réserve et de la spiritualité sans aucune appartenance religieuse spécifique.

Mais j'apprécie aussi la spontanéité et le partage. 

Je me rends compte que ce n'est pas facile de faire simple, étant donné que les relations humaines sont de plus en plus complexes.

S'atteler à être fraternel et humble, c'est déjà s'engager dans la voie de l'humanité, de l'humilité, de l'espérance. 

Le développement humain c'est avant tout de bâtir ensemble un monde qui réunit les conditions nécessaires pour faire durer un monde qui va de l’avant.

Les éléments clefs sont l'émergence et la pacification d'un peuple quelles que soient nos différences.

Passer outre, c'est s'égarer. À ce sujet, la bible dit "cherchez d'abord le Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît." 

Ce voyage m’a donc guidée. J’ai pu aller à la rencontre de mon autre moi.

Une version de moi que je ne connaissais pas, mais qui m’a permis de comprendre que des efforts sont toujours nécessaires pour mettre à profit ce que l’on possède déjà, pour pouvoir accéder à d’autres acquisitions. 

Par ailleurs, j’ai compris que ma vie est motivée par l’essentiel et j’espère qu’elle va finir dans l’espérance. 

J’ai constaté, depuis onze ans que je vis à Genève, que j’ai eu peu de compréhension sur la politique institutionnelle.

Ce n’est pas faute d’avoir essayé mais j’ai toujours eu l’impression d’être très accessoire dans les rapports sociaux où je dois être ce que je ne suis pas. 

Le médiocre qui « joue le jeu » selon le philosophe Alain Deneault, a pris le pouvoir dans toutes les sphères de la vie.

Cette nouvelle emprise de la médiocrité nous force à penser mou, à mettre nos convictions dans notre poche de manière à devenir des êtres interchangeables, faciles à ranger dans des cases. 

Je souhaiterais retrouver mes îles de la lune en un claquement des doigts.

Cette envie est omniprésente ces derniers temps. Mes souvenirs sont si vifs qu’ils envahissent mon esprit. 

Ceci prouve l’amélioration de ma mémoire. 

Pour ma part, je pense que quelle que soit l'obscurité du moment, l'amour du prochain et l'espoir dans l’humanité sont toujours possible. 

Extrait du livre de Sandia Karima Boina M. Vitali

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