La transmission est le ciment des familles

La transmission

Dans la plupart des sociétés africaines, le rôle fondamental de la transmission et de l’arbitrage est tenu par l’homme, le grand-père, aux Comores c’est la coco qui endosse cette immense responsabilité.

La transmission est le ciment des familles et garantit la pérennité d’une société cohérente et stable. 

Au quotidien, elle inscrit dans nos mémoires et nos habitudes les savoirs- faire et savoir- être qui resteront les marqueurs de notre identité et que nous pourrions, à notre tour, léguer à nos descendants. 

Rien n’échappait à notre éducation quotidienne. Omniprésente, Coco donne des recettes de cuisine, cultive les champs, veille sur les petits-enfants et les fait rêver le soir, après le coucher du soleil.

Elle nous veillait quand nous étions malades ou lorsque nous traversions des moments difficiles d’enfants, notamment lors des classiques disputes interminables avec frères et sœurs. 

Une autre de ses attributions, non négligeable, est l’organisation et la participation aux grands évènements qui jalonnent la vie de la communauté, mariages, naissances et autres.

Ces moments de partage se vivaient comme étant une nécessité culturelle pour les comoriens à une époque, beaucoup moins maintenant … 

Tous ces moments étaient prétextes à mise en scène, amusements et divertissements, quelle que soit la nature du moment, du plus gai au plus triste. 

Faisant preuve d’une remarquable aptitude à dédramatiser lors des moments plus ou moins douloureux, elle soulageait nos cœurs lourds du poids de nos peines. 

Je garde un souvenir intense, riche en couleurs et en enseignements, de mes journées et soirées avec coco.

Le meilleur film et le meilleur livre ne remplaceront jamais ces merveilleux contacts humains.

C’est d’ailleurs pour cela que nous chérissons tant nos anciens et que nous les gardons auprès de nous jusqu’à leur dernier jour. Nous ne connaissons ni maison de retraite ni d’hospice. 

Contrairement à la façon occidentale d’appréhender cette problématique, aux Comores, toute une famille ou un village se mobilise systématiquement autour d’une personne âgée, quel que soit son état de santé. 

Il y avait toujours quelqu’un pour aider coco à faire certaines tâches. Elle s’asseyait devant sa petite case et quelqu’un arrivait. 

On reconnaît chez nous une personne qui a été élevée par sa coco de par ses gestes respectueux et sa façon d’appréhender la vie.

Bien que ce soient les parents qui aient l’autorité parentale, la coco permet de trouver un juste équilibre en apportant sagesse et amour. 

Extrait du livre de Sandia Karima Boina M. Vitali

Publié par Service Communication

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