Le mariage m’a libérée de mes craintes car il m'a permis de renaître

Sandia Karima Boina M. Vitali5

Notre mariage a été célébré six mois après mon retour au pays.

A ce moment-là, le mariage représentait pour moi l’harmonie et le changement. 

C’était une phase de ma vie qui se terminait et un nouveau départ qui s’enclenchait. J'ai toujours rêvé de me marier pour me détacher de l’emprise de ma famille.

C'était cependant un engagement fort qui me liait à mon compagnon.

Dans mon pays le mariage est une démarche très importante dans la vie d’un homme ou d’une femme.

Les familles et les proches nous entourent et sont très présents dans la préparation et le déroulement de la cérémonie.

C'est un moment qui génère des angoisses, des inquiétudes ; cependant, en ce qui me concerne, le mariage m’a libérée de mes craintes car il m'a permis de renaître. L’union sacrée a conforté ma relation avec l’être aimé.

Je cherchais dans cette alliance une unité, une fusion dans l’amour. Mais ce ne fût qu’une illusion… 

Même si dans nos îles, les mariages sont très souvent arrangés, le mien ne l’était donc pas. 

J’ai été certainement influencée dans ma décision par le fait que le célibat d’une femme reste souvent mal toléré et qu’il entraîne l’exclusion sociale.

Pour moi, se marier, c’était la possibilité de m’installer en France avec un conjoint qui me protégerait et me permettrait de grandir et d’évoluer dans une société qui respectait les femmes.

De plus, le mariage d‘une fille comorienne à un non musulman reste très mal perçu et mal accepté par la communauté insulaire.

Bien que l’union ne soit reconnue que devant un officier d’état civil, la cérémonie du grand mariage coutumier se perpétue. Je m’y suis soumise comme le souhaitaient nos familles respectives. 

Je suis restée à l’isolement pendant que se déroulait une succession de cérémonies fastueuses auxquelles participaient les membres de ma famille, mes amis mais aussi les  habitants de mon village. 

Extrait du livre de Sandia Karima Boina M. Vitali

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