L'histoire maternelle de Sandia Karima Boina

L'histoire maternelle 

Dans l'histoire d'une famille, c'est la famille qui reste l'essentiel. Mais on ne peut évoquer son histoire, sans celle de celui qui l'a forgée, puis maintenue.

Dans l''histoire de la famille maternelle  indienne de la métisse Franco-Suisse,  Sandia Karima Boina, un nom revient sans cesse, impérieux et justifié:

Abdoulaly Valadji grand commerçant de Moroni. Cet  homme pieux et altruiste, est originaire de Porbandar, ville industrielle de textile, de manufactures, de pêche etc.....L'auteure Sandia K. Boina, parle dans ce chapitre de son livre Auto-biographique de ses origines indiennes dont  elle  est assez fière.

Le Père de ma mère, nommé Abdoulaly Validji était originaire de Porbandar; ville de l'État de Gujarat en Inde et ancien Etat Princier des Indes.

Ce fut également le lieu de naissance de Gandhi, le guide spirituel et le défenseur  de l'émancipation de l'Inde. Est-ce grâce au combat pacifique  "du Mahatma" que Porbandar est devenue après 1947, une région florissante?

Port situé sur la mer d'Arabie, station balnéaire appréciée pour son climat, elle est devenue ville industrielle active dans la manufacture, le textile, la cimenterie, les marais salants la pêche.

Fondée en 1193, l'État de Porbandar était connu sous le nom de Ranpur en 1307, de Chhaya en 1574 et finalement de Porbandar à partir de 1785, il a été intégré à l'État du Gujarat le 15 Février 1948.

Il a une densité de deux cent cinquante trois habitants au Km2.

La population est de 585.449/habitants en 2011. Je suis plutôt fière de cette partie de mes origines qui illustre à mon avis à quel point les bonnes initiatives de certains des habitants de cette mythique sur le plan historique sont édifiantes.

Grâce à leur courage et persévérance, cette région est aujourd'hui florissante; grâce à Ghandi mais aussi à l'investissement de beaucoup de personnalités natives de ce district.

La politique économique de cette région permet de répondre aux besoins de la population. En effet, la région s'est démarquée ces dernières années par une croissance supérieure à celle de l'ensemble de l'Inde.

En réalité cette prospérité dure depuis plusieurs décennies. En moyenne, la progression du PIB a été de 8,5% entre 1992 et 1999, et 9,5% entre 2004 et 2011, plus que la moyenne nationale. Effectivement la région a toujours bénéficié d'un vivier d'entrepreneurs prêts à prendre des risques. Surtout ces derniers temps, les progrès ont été exceptionnels pour le marché du travail et l'industrie.

Cependant il y eut quelques émeutes  visant une minorité religieuse en 2002. Mais depuis le calme est revenu. Issu d'une famille modeste et d'une caste de commerçants, l'une des plus nomades, mon grand-Père avait beaucoup de principes et  les respectait avec une grande rigueur.

L'histoire maternelle de Sandia Karima Boina

Il était très engagé dans l’entraide et les œuvres caritatives.

Il avait implanté son magasin dans le quartier des commerçants à Moroni Caltex.

Il a favorisé  l'accès à l'emploi aux jeunes qui le respectaient en retour. Il était doté  d'un grand altruisme avec une grande rigueur dans son travail de commerçant indépendant.

Ses valeurs morales ont guidé sa vie. Je m'en suis imprégnée. Sa langue, le Goudjerati était un mélange d'Arabe et de Farsi, et très proche du rajasthani dont il dérive.

Beaucoup  encore en parlent, dans la communauté Bohora. Je n'en connais pas un mot ! Issu d'une famille très pieuse, lareligion l'a beaucoup influencé. En effet, il a été élevé dans la foi musulmane d'obédience.

"Bohora", avec une influence bouddhiste et hindouiste.

Cependant, son respect pour autrui était grand et sa foi très tolérante.

Au point de respecter toutes les autres formes religieuses indiennes.

Notre famille croyait au Karma, à la réincarnation  et à toute forme de vie spirituelle.

La tolérance et l'obéissance a eu  une place capitale dans notre parcours de vie. j'adhère complètement à cette démarche car, comme je le dis souvent "La religion a sa vérité et la spiritualité  cherche cette vérité en permanence à l'intérieur de nous-mêmes".

Abdoulaly a légué à tous ses descendants l'esprit de sa religion Ismaélite influencé par des mœurs hindouistes qui se définissent essentiellement par le respect de l'autre, qu'il soit homme, animal ou végétal, et par l'acceptation stoïque de  la souffrance.

Ceci a fait de nous des gens profondément sereins et habités d'un sentiment de grande quiétude. Il n'est pas exagéré d'affirmer que cela fait partie de notre patrimoine génétique. Le mariage de mon grand-père avec ma grand-mère.

Salma avait quelque chose d'exceptionnel, car dans la famille de mon grand-père l'exigence était de prendre pour épouse une femme de le même caste.

Son amour a été si fort pour elle qu'il s'est abstrait de cette coutume familiale et a vécu une grande histoire d'amour avec celle-ci, dans le village de ma grand-mère à Chouani.

Ils y ont été heureux. Hélas, son commerce ne marchait pas. Il a donc décidé de s'installer à Moroni, dans la capitale. Il s'est marié par la suite dans cette ville, une deuxième fois à une personne de sa caste cette fois-ci. Une fille de bonne famille, selon les dires de ses parents. Cette personne est décédée en 2018.

Ils ont eut deux filles,dont l'une handicapée, a quitté ce monde dans la fleur de l'âge; et l'autre zainab, vit actuellement en région Parisienne. Quant à ma grand-père, il est mort en 1967 et enterré à Moroni dans le cimetière des Indiens.

Les Britanniques se résolvent à quitter l'Inde sans avoir réussi à concilier.

Gandhi a dit: le plus grand voyageur, n'est pas celui qui a fait dix fois le tour du monde mais celui qui a fait une seule fois le tour de lui-même. Le tour de soi c'est d'aller à la rencontre de soi, ainsi apprendre à se connaître et se projeter un chemin qui guide notre monde intérieur et de l'amour de soi en vu d'une bonne résilience. Ainsi  est le fameux plus grand voyage de notre vie  dont fait référence Gandhi malheureusement, une catégorie de personnes fait de la confusion. Elle pense que l'amour de l'autre  pourra combler le manque d'amour de soi.  

La famille est  l'unité sociale de base au sein de laquelle, sont communiquées aux jeunes membres, les normes, les valeurs, les croyances, la socialisation, la solidarité, la transmission du patrimoine et l'affection. Le respect ou l'amour est littéralement contagieux. Celui qui a une paix intérieure, qui est en paix avec lui même, sera en  paix avec les autres. Quant au patriarche Abdoulaly Validji, il a légué à sa descendance la sérénité face à toute épreuve, la foi Ismaélite, le respect et l'amour de l'autre : le respect ou l'amour est littéralement contagieux. Souriez à un passant. Il vous le rendra à coup sûr, les secondes qui suivent.

Auteure : Sandia Karima Boina, îles de vanilles.

 

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