Lorsque tu écris l’histoire de ta vie, ne laisse jamais une autre personne tenir la plume pour toi

Sandia Karima Boina Mbechezi

J’ai dû faire preuve de persévérance pour maîtriser la langue française. Mon but était de narrer l’histoire de mes ancêtres, de faire connaître mes racines ainsi que les coutumes et les mœurs inhérentes aux îles de la lune. Mais, souvent, je réfléchis en comorien, j’écris spontanément et intuitivement « en français comorien » puis j’essaie d’appliquer un français soutenu. Mais tout cela sans aucune méthode orthodoxe !

Comme on dit, « lorsque tu écris l’histoire de ta vie, ne laisse jamais une autre personne tenir la plume pour toi ». Mais ce n’est pas facile lorsque l’on veut écrire dans une langue qui n’est pas sa langue maternelle.

J’étais très jeune encore pour me lancer dans une autobiographie. Cependant, avec mon parcours, il y a des jours où j’ai l’impression d’avoir le double de mon âge. J’ai voulu témoigner un grand nombre de fois, mais il me manquait la clé de l’histoire, de mon histoire.

Malgré ce parcours chaotique marqué par l’absence du père, j'ai toujours fait confiance à mon instinct et j’ai réussi à développer une grande capacité d'adaptation à toute situation qui s’est présentée à moi. C’est d’ailleurs le trait essentiel de ma personnalité.

Extrait du livre de Sandia Karima Boina Mbechezi

Son: Po ou mam'zel - Dominique Barret

Le père de ma mère, nommé Abdoulaly Validji, était originaire de Porbandar, ville de l’Etat de Gujarat en Inde et ancien État princier des Indes. Ce fut également le lieu de naissance de Gandhi, le guide spirituel et le défenseur de l’émancipation de l’Inde. Est-ce grâce au combat pacifique du « Mahatma », que Porbandar est devenu après 1947, une région florissante ?

Port situé sur la mer d'Arabie, station balnéaire appréciée pour son climat, elle est devenue ville industrielle active dans la manufacture de textile, la cimenterie, les marais salants, la pêche. 

C'est également une station balnéaire appréciée pour son climat.

Fondé en 1193, l'État du Porbandar était connu sous le nom de Ranpur en 1307, de Chhaya en 1574 et finalement de Porbandar à partir de 1785. Il a été intégré à l'État du Gujarat le 15 février 1948. Il a une densité de deux cent cinquante- trois habitants au km2. La population est de 585.449 habitants en 2011.

Je suis plutôt fière de cette partie de mes origines, qui illustre, à mon avis, à quel point les bonnes initiatives de certains des habitants de cette ville mythique sur le plan historique sont édifiantes. 

Grâce à leur courage et leur persévérance, cette région est aujourd’hui florissante ; grâce à Gandhi, mais aussi grâce à l’investissement de beaucoup de personnalités natives de ce district. 

La politique économique de cette région permet de répondre aux besoins de la population. En effet, la région s’est démarquée ces dernières années par une croissance supérieure à celle de l’ensemble de l’Inde.

En réalité, cette prospérité dure depuis plusieurs décennies. En moyenne, la progression du PIB a été de 8,5% entre 1992 et 1999 ; et de 9,5% entre 2004 et 2011, plus que la moyenne nationale. 

Effectivement, la région a toujours bénéficié d’un vivier d’entrepreneurs prêts à prendre des risques. 

Surtout ces derniers temps, les progrès ont été exceptionnels pour le marché du travail et l’industrie. Cependant, il y eut quelques émeutes visant une minorité religieuse en 2002. Mais depuis, le calme est revenu.

Issu d’une famille modeste et d’une caste de commerçant, l’une des plus nomades, mon grand-père avait beaucoup de principes et les respectait avec une grande rigueur.

Il était très engagé dans l’entraide et les œuvres caritatives. Il avait implanté son magasin dans le quartier des commerçants à Moroni Kaltex. 

Il a favorisé l’accès à l’emploi aux jeunes qui le respectaient en retour. Il était doté d’un grand altruisme avec une grande rigueur dans son travail de commerçant indépendant. Ses valeurs morales ont guidé sa vie. Je m’en suis imprégnée. 

Sa langue, le Goudjerati, était un mélange d’Arabe et de Farsi, et très proche du Rajasthani dont il dérive. Beaucoup encore en parlent dans la communauté Bohora. Je n’en connais moins


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